Un Fil à la patte
Texte de Georges Feydeau
Mise en scène : Gilles Chabrier /
Comédiens :
Gilles Chabrier : Cheneviette /
Production Collectif7 2018-2019.
Coproduction : Théâtre des Pénitents – Scène Régionale et départementale de la Ville de Montbrison ; la Comédie – CDN de Saint-Etienne / Avec l’aide de La Ville de Saint-Etienne, du Conseil Départemental de la Loire, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la SPEDIDAM / Avec le soutien à la résidence de L’espace Culturel de la Buire – Ville de L’Horme / Avec la participation artistique de l’ENSATT et le soutien de L’École de la Comédie de Saint-Étienne – DIESE # Auvergne-Rhône-Alpes / Collectif7 est soutenue par la Ville de Saint-Etienne, le Département de la Loire, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
« J’introduis dans ma pilule un gramme d’imbroglio, un gramme de libertinage, un gramme d’observation. Je malaxe, du mieux qu’il m’est possible, les éléments » GEORGES FEYDEAU
Lucette Gautier fête aujourd’hui le retour de son amant, Fernand de Bois d’Enghien. Mais elle ne sait pas qu’il veut rompre : il est incapable de lui dire qu’il signe son contrat de mariage le jour même. D’autres hommes gravitent autour de Lucette : un ex-mari qui joue son argent aux courses, un ami qui pue, un général sud-américain fou amoureux et un clerc de notaire qui lui écrit des chansons. Oui ! Madame chante ! Une baronne invite alors Lucette à s’exécuter à la fête donnée pour la signature du contrat de mariage de sa fille. Un mariage ? De qui ? Bon sang ! L’impulsion est donnée. Aïe, aïe, aïe !
C’est en 1894 que Georges Feydeau écrit Un Fil à la patte, deux mois après son mariage ! C’est dire ! Dans une société bouleversée par l’industrialisation et où triomphent les valeurs bourgeoises, son regard ironique égratigne le monde ! Tout le monde ! Trois actes où complots, quiproquos, rebondissements, malentendus, entrées et sorties incessantes retiennent les personnages au coeur d’une intrigue où Feydeau examine la marge de manoeuvre de l’individu et où il souscrit pleinement aux mots de Thomas Bernhard : « l’art d’exagérer est, à mon sens, un art de surmonter l’existence : seule l’exagération rend les choses vivantes ».
Collectif7 convie les personnages d’Un Fil à la patte au milieu de portes qui pivotent, s’emballent, s’entrebâillent, deviennent de possibles refuges, dont on voudrait parfois condamner les ouvertures (en vain), qui expulsent ou enferment dans « un espace poreux et dangereux ».
Création du 5 au 8 novembre 2019 à la Comédie de Saint-Etienne (42) /
Prochaines dates:
14 mars 2025: Centre Culturel de la Ricamarie-Salle Louis Daquin (42) / 19, 20 et 21 mars 2025: Odyssud-Blagnac (31)
Octobre 2025: Anthéa Antipolis théâtre d’Antibes (06) / Le Toboggan-Décines (69) / Théâtre Jean Vilar-Bourgoin-Jallieu (38)
AUTOUR DU SPECTACLE
– Stage Théâtre/Cinéma avec réalisation d’un court métrage d
Presse
Feydeau, véritable machine à rire
Comment Fernand Bois d’Enghien parviendra-t-il à rompre avec Lucette, une chanteuse de café-concert aux mœurs légères, avant la fin de la journée ?
Surtout avant de signer un contrat de mariage avec une jeune fille de bonne famille lors d’une soirée très huppée où justement sa maîtresse doit se produire ? Et comment échapper à la furie d’un général jaloux qui veut sa peau ?
Les règles du jeu de ce « Fil à la patte » ainsi posées, Georges Feydeau va sortir le grand jeu pour dézinguer une petite bourgeoisie obsédée par l’argent et des apparences. Il déplace ses personnages comme les pièces d’un jeu d’échecs. Un jeu où, pendant plus de deux heures, se succèdent les quiproquos, les coups de théâtres et les situations cocasses.
Dans un décor mobile où les portes s’ouvrent pour mieux claquer, le metteur en scène Gilles Chabrier et la compagnie stéphanoise Collectif 7 en donnent une version tonique, loufoque et fébrile, jalonnée de gags et de trouvailles. Thomas Germaine, Bois d’Enghien, prêt à tout pour faire un mariage qui va redorer ses finances, Muriel Coadou (Lucette) véritable seccotine, Cloé Lastère, la fiancée délurée, et Eric Challier, irrésistible en général mexicain avec l’accent ibère, dominent une distribution qui mouille sa chemise pour nous faire rire…
Le Progrès-Lyon/Antonio Mafra/28.11.2019
Le sur-mesure à la Stéphanoise
Ici, tout démarre avec Fernand, sur le point d’épouser Viviane. Et avec sa future belle-mère, qui bien sûr, ne trouve rien de mieux à faire que d’inviter sa maîtresse à la noce, ignorant tout de sa trahison. Peut-être, le pire aurait pu être évité si Fernand avait trouvé le courage d’éconduire la concubine ? Las ! Cet homme-là est lâche, et sème bien malgré lui la pagaille. La mécanique Feydeau est alors en marche, en course même, millimétrée, rigoureuse, précise. Elle convoque le rire pour éviter les larmes, lance le spectateur dans un slalom vertigineux complètement dingue, entre péripéties et situations cocasses, quiproquos et apartés. Use d’une langue riche d’argot, de jurons et de formules bien piquées… Jusqu’au dénouement-soulagement, « on a bien ri, c’était terrible, mais heureusement tout rentre dans l’ordre. » Véritable fête théâtrale, cette pièce de Feydeau est ici orchestrée et jouée par les Stéphanois du Collectif 7, lequel, sans avoir de tête, pense le théâtre par-delà les textes et les codes. Du mouvement, des couleurs, des empoignades, des coups de frayeur… Du cousu-main.
le Progrès/Edition Loire Sud Saint-Etienne/Cerise Rochet/ 05.11.2019
Un fil à la patte : l’obscure clarté de Georges Feydeau
Le comique de situation règne en maître.
Rire franchement grâce à un vaudeville à la Comédie, on en a rarement l’occasion. Mais quand c’est du Feydeau relu par le Collectif 7, c’est un jeu de massacre comme on les aime. Sur le plateau, il n’y a, au départ, qu’un vaste cube. Il se démultiplie bientôt pour figurer toutes sortes de pièces où les entrées et les sorties claquent comme autant de portes. Le rythme est là. Les personnages trouvent leur place et s’échappent de la caricature qui aurait pu coller à leurs basques. Cela sent la modernité dans le texte comme dans les façons d’être. Le comique de situation règne en maître, soutenu par des séquences« arrêts sur l’image » ou des « jingles » espiègles. Les dix comédiens (dont beaucoup sont issus de la Comédie) s’amusent en faisant juste ce qu’il faut pour que l’humour passe avec naturel. L’amour est sexuel, l’échelle très sociale et le regard finaud. Quelle fine âme, ce Georges !
Le Petit Bulletin/06.11.2019