VIENS,
Prière de l’amoureuse à son amoureux
D’après : Poèmes de Pessoa (1888/ 1935), traduction de la Pléïade, Lettres à la fiancée (recueil édité chez Payot et Rivages), Lettres d’amour à Fernando Pessoa (édition du Rocher en 2004).
Distribution
Montage et mise en scène: Muriel Coadou
Nathalie Ortega : Ofélia Queiroz / Julio Guerreiro : Fernando Pessoa / Myriam Djemour : Pessoa « lui-même » / Gilles Chabrier : Alvaro de Campos / Grégoire Béranger : Mister Crosse / Bernard Romier : Ricardo Reis / Denis Durieu : Alexander Search
Hubert Arnaud: Création Lumière / Audrey Gonod: Construction décors
Cette création a bénéficié du soutien de la ville de Saint-Etienne, d’une aide à la résidence de la DRAC Rhône-Alpes et du soutien du Conseil Général de la Loire.
La Saison Indépendante de la ville de Saint-Etienne et le Centre Culturel de la Ricamarie sont nos partenaires.
Production 2007
Imaginons que dans les années 1910-1920, Valéry, Cocteau, Cendrars, Apollinaire et Larbaud aient été un seul et même homme, cachés sous plusieurs « masques ». On aura une idée de l’extraordinaire aventure intellectuelle vécue à la même époque au Portugal par Fernando Pessoa, qui s’est inventé plus de soixante dix personnalités fictives, ses « hétéronymes » (le mot est de lui), chargés d’exprimer les facettes les plus diverses d’un auteur multiple. Citons les plus connus Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos, Alexander Search, Bernardo Soarès (semi-hétéronyme à qui l’on doit « le livre de l’intranquillité »). Il publie peu pendant son existence mais lorsqu’il meurt, à 47 ans, on retrouve chez lui une malle contenant 27 543 manuscrits, signés par plus de 72 auteurs…
Imaginons maintenant qu’une femme se soit trouvée sur le chemin de cet homme, de ces hommes. Ofélia Queiroz, femme réelle, a eu cette chance…ce malheur ?
Pour la première fois, les lettres d’Ofélia (éditées en 2004 en France) et de Fernando Pessoa se font face. L’amour se heurte à l’œuvre littéraire à accomplir.
« Mon horreur des femmes réelles, pourvues d’un sexe, est la route par laquelle je suis allé jusqu’à toi. Les femmes de la terre, qui pour être […] doivent supporter le poids remuant d’un homme – comment peut-on les aimer sans que l’amour se flétrisse aussitôt, avec la vision anticipée du plaisir au service du sexe ? Comment respecter l’Epouse sans être obligé de la voir comme une femme dans une autre position, celle du coït ? Comment ne pas être dégouté d’avoir une mère, à l’idée d’avoir été vulvaire aussi à l’origine, et mis bas de façon aussi dégoutante ? … Toi seule es pure, Dame des Rêves…».
Bernardo Soarès (hétéronyme qui a écrit Le Livre de l’Intranquillité)
Presse
Collectif7 se fait l’interprète d’une quête amoureuse impossible.
Ce soir, on enterre Fernando Pessoa…
Avec brio, Collectif7 donne chair à toutes ces facettes d’un même individu, toutes ces personnalités contradictoires qui se bousculent en lui, qu’il tente de faire taire ou dont il devient complice en lâchant prise…
Jean Marc Juge, Le Progrès, novembre 2007